Dans ces négociations, le Canadien Pacifique veut étendre la possibilité que ses travailleurs passent de longues périodes loin de chez eux. Des conditions de travail inacceptables en 2022 rendent difficile pour les recrues de faire carrière dans l'industrie ferroviaire...
Calgary, le 18 mars 2022 - À moins de 36 heures de l'échéance décrétée par le Canadien Pacifique (CP), le syndicat des Teamsters fait le point sur les négociations.
« D'abord et avant tout, mentionnons que ce lock-out dénote le mépris du Canadien Pacifique pour les relations de travail, comme en témoigne son mauvais comportement à la table de négociation. Le lock-out démontre également l'irresponsabilité du CP en ce qui concerne le fonctionnement de la chaîne d'approvisionnement canadienne, explique Dave Fulton, porte-parole de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC) à la table de négociation. Après une pandémie sans fin, l'explosion des prix des produits de base et la guerre en Ukraine, ce lock-out ajoute une couche inutile d'insécurité pour de nombreux Canadiens. »
Il faut reconnaître que les négociations sont difficiles et que les parties sont très éloignées. Cependant, la CFTC s'est engagée et continue de s'engager à rester à la table et à travailler avec les médiateurs fédéraux pour parvenir à un règlement négocié. Il est bien connu que le CP a été le premier à envoyer l’avis de lockout au gouvernement fédéral et qu'il est allé jusqu'à prévoir que l'arrêt de travail allait arriver.
Les salaires et le régime de retraite sont des pierres d'achoppement majeures. Cependant, ce qui est le plus important dans ces pourparlers, c'est la volonté apparente de l'employeur de rendre l'industrie ferroviaire encore moins attrayante pour les travailleurs actuels et pour ceux qui voudraient y faire carrière dans les années à venir.
« Nos membres veulent du respect et un contrat équitable, a ajouté M. Fulton. Ils veulent travailler, mais ils veulent aussi pouvoir passer du temps avec leur famille et se reposer. C'est le moins que le CP puisse faire. »
Dans ces négociations, le Canadien Pacifique veut étendre la possibilité que ses travailleurs passent de plus longues périodes loin de chez eux.
« Le chemin de fer veut se réserver le droit d'obliger les travailleurs à prendre la pause de récupération obligatoire du gouvernement fédéral au terminal éloigné plutôt qu'au terminal d'origine. Cela prolongerait les temps de repos, ou le temps passé en route, d'un minimum de 32 heures, conclue M. Fulton. Toutefois, l'intention de cette disposition était de faire en sorte que la pause de réinitialisation ait lieu au terminal d'attache afin d'assurer un repos adéquat et un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. »
Au moment d'écrire ces lignes (15 h 30, heure de l'Est), les discussions reprennent à Calgary entre les parties en présence d'un médiateur.
Le lock-out entrera en vigueur samedi soir (19-20 mars) à 0 h 01, heure de l'Est. Des lignes de piquetage seront mises en place à travers le Canada. Plus de détails seront publiés samedi.
Le syndicat des Teamsters représente les intérêts de 125 000 membres au Canada, dont 16 000 oeuvrent dans le transport ferroviaire. Ils et elles sont affiliés-ées à la Fraternité internationale des Teamsters, dont l’effectif syndical est de 1,4 million de membres en Amérique du Nord.
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