Laval, le 29 juin 2024 – Presque 10 000 membres de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), employés du CN et du CPKC, ont voté aujourd’hui pour reconduire des mandats de grève au sein des deux entreprises.
Globalement, les travailleurs ont voté à 98,6 % en faveur d’un mandat de grève renouvelé, avec un taux de participation de 89,5 %.
Au CN, les conducteurs, ingénieurs de locomotive, et employés des gares de triage ont voté à 98,4 % en faveur d’un mandat de grève renouvelé, avec un taux de participation de 90,1 %.
Au CPKC, les conducteurs, ingénieurs de locomotive, et employés des gares de triage ont voté à 99,2 % en faveur d’un mandat de grève renouvelé, avec un taux de participation de 88,6 %.
Enfin, les contrôleurs de la circulation ferroviaire au CPKC ont voté à 95,7 % en faveur d’un mandat de grève renouvelé, avec un taux de participation de 88,5 %.
« Le CN et le CPKC tentent d’imposer des changements à nos conventions collectives qui feraient reculer nos conditions de travail, en plus de miner la sécurité ferroviaire au pays. Les Teamsters tentent de les en empêcher. Avec ce mandat de grève renouvelé, nous avons l’intention de retourner à la table de négociations, de travailler avec les médiateurs fédéraux, et de faire tout notre possible afin de conclure une entente équitable tout en protégeant l’ensemble des Canadiens, » a déclaré Paul Boucher, président de la CFTC.
Dans le secteur privé fédéral, un mandat de grève n’est valable que pour 60 jours. Les travailleurs du CN et du CPKC s’étaient prononcés en faveur d’un mandat de grève le 1e mai dernier, et ils auraient été en position de grève légale le 22 mai.
Cependant, le 19 mai, le gouvernement a temporairement suspendu le droit de grève du syndicat afin de permettre au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) de déterminer si certaines livraisons devraient se poursuivre en cas d’arrêt de travail. En raison du délai au CCRI, le syndicat a dû prendre la mesure inhabituelle de faire reconduire les mandats de grève.
Les travailleurs sont sur la défensive dans ces négociations, alors que les deux compagnies exigent un nombre important de concessions quant aux heures de travail et la gestion de la fatigue. Les principaux points d’achoppement sont des demandes patronales, et non des demandes syndicales.
Frappés par des pénuries de main-d’œuvre, le CN et le CPKC tentent tous deux de tirer plus de disponibilité de leurs équipes de train.
Le CPKC cherche à vider la convention collective de toutes les dispositions relatives à la fatigue, essentielles à la sécurité. Résultat final : les équipes de train seront obligées de rester éveillées encore plus longtemps, ce qui augmentera le risque de déraillements et d’autres accidents. Le CPKC n’a également pas su répondre au sous-effectif des contrôleurs de la circulation ferroviaire.
Entretemps, le CN vise à supprimer seulement certains articles relatifs à la fatigue, mais son offre est conditionnelle à l’acceptation d’un plan de relocalisation forcée. Selon cette proposition, les travailleurs seraient contraints de se déplacer à travers le pays pendant des mois afin de combler les pénuries de main-d’œuvre dans les régions éloignées au Canada. L’offre du CN est également conditionnelle au prolongement des journées de travail dans toutes les provinces à l’ouest de l’Ontario.
Compromettre la sécurité ferroviaire, ou encore menacer de séparer des familles pendant des mois, n’est pas des solutions aux problèmes de manque de personnel. Le CN et le CPKC devraient plutôt chercher à améliorer les conditions de travail et à adopter une approche plus humaine afin d’attirer davantage de travailleurs.
Avec plus de 125 000 membres, Teamsters Canada est le plus grand syndicat du pays dans le domaine du transport et de la chaîne d’approvisionnement. Il est affilié à la Fraternité internationale des Teamsters, qui représente plus de 1,2 million de travailleurs en Amérique du Nord.
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