Le CN et le CPKC rejettent une offre de décaler les négociations

Cette mesure permettrait d’éviter des arrêts de travail simultanés chez les deux transporteurs

Ottawa, le 7 juin 2024 – Le Canadien National (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) ont rejeté une proposition de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC) de décaler les négociations avec les deux entreprises sur une période de deux semaines. En ce moment, les négociations avec les deux entreprises se déroulent plus ou moins simultanément. Cette mesure permettrait d’éviter des arrêts de travail simultanés au CN et au CPKC, ce qui réduirait considérablement les répercussions d’une grève ou d’un lockout sur l’économie et les chaines d’approvisionnement.

« Décaler les négociations est une solution raisonnable qui minimiserait les perturbations et permettrait à toutes les parties d’aborder leurs préoccupations d’une manière plus structurée et plus productive. Le rejet de cette proposition par le CN et le CPKC démontre encore une fois leur refus de négocier et leur manque de souci pour l’économie et les chaines d’approvisionnement. Très franchement, ils utilisent des multinationales, le public canadien et les chaines d’approvisionnement nord-américaines comme des pions pour satisfaire leur soif de profits, » a déclaré Paul Boucher, président de la CFTC.

« Provoquer un arrêt de travail n’est pas notre objectif. Nos membres au CN et au CPKC veulent simplement une convention collective juste et équitable, qui ne compromet en rien leur qualité de vie ou leur sécurité. Le CN et le CPKC y font obstacle, » a ajouté M. Boucher.

Un arrêt de travail était initialement possible dès le 22 mai, à la suite d’un mandat de grève quasi unanime donné par les travailleurs des deux entreprises en cas d’échec des négociations. Cependant, le gouvernement fédéral a temporairement suspendu le droit de grève du syndicat et a demandé au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) d’examiner la question des services essentiels.

Jusqu’à ce que le CCRI rende une décision dans les semaines à venir sur la question de savoir si certaines livraisons sont essentielles à la sécurité, les parties sont censées continuer de se parler, mais les deux entreprises continuent d’exiger des concessions ou ont tout simplement cessé de négocier. Les affirmations du CN et de CPKC selon lesquelles ils essaient de moderniser ou d’apporter un meilleur équilibre entre le travail et la vie privée des travailleurs sont tout simplement ridicules. Leurs soi-disant « accords modernes » demandent à nos membres de passer plus de temps au travail, suppriment les articles des conventions qui favorisent la qualité de vie, et suppriment les articles qui améliorent la sécurité de nos membres et du public en général.

Informations additionnelles

Le droit de grève des travailleurs ayant été temporairement suspendu par le gouvernement et les négociations étant dans l’impasse, aucune des deux entreprises ne semble disposée à faire des compromis en l’absence de la menace d’un arrêt de travail.

Les deux compagnies ont exigé des concessions importantes, sous une forme ou une autre, sur des articles relatifs à la programmation des équipes, aux heures de travail et à la gestion de la fatigue. Ces demandes compromettent la sécurité ferroviaire au Canada et demeurent des points d’achoppement majeur.

Frappés par des pénuries de main-d’œuvre, le CN et le CPKC tentent de réduire encore davantage la disponibilité des équipes de train, tout cela dans le but de faire circuler davantage de trains, quel qu’en soit le cout, pour nos membres et le public, et de poursuivre leurs propres objectifs de profits de plus en plus élevés. Le résultat final est que les équipes de train seraient obligées de rester éveillées encore plus longtemps, ce qui augmente le risque de déraillements et d’autres accidents.

Le CPKC vise à vider la convention collective de toutes les dispositions, relatives à la fatigue, essentielles à la sécurité. Le CN a proposé au syndicat de conserver certaines de ses dispositions relatives à la fatigue à condition qu’il accepte un plan où les travailleurs seraient forcés de se relocaliser à travers le pays pendant plusieurs mois à la fois, afin de combler les pénuries de main-d’œuvre dans les régions éloignées du pays où le CN manque chroniquement d’employés.

Compromettre la sécurité ferroviaire, ou encore menacer de séparer des familles pendant des mois ou des années, n’est pas une solution à un problème de manque de personnel. Le CN et le CPKC devraient plutôt chercher à améliorer les conditions de travail et à adopter une approche plus humaine afin d’attirer davantage de travailleurs. 

Par exemple, les contrôleurs du trafic ferroviaire (CCF) du CPKC souffrent d’un manque de personnel chronique de 25 %. Les CCF coordonnent la circulation en toute sécurité de tous types de trains sur le réseau du transporteur. Malgré leur importance cruciale, il y a eu une perte nette d’embauche depuis 2021 en raison d’un environnement de travail toxique.

« Les cheminots font tourner notre économie en assurant la fluidité de la chaine d’approvisionnement et l’acheminement des marchandises vers leurs destinations, malgré tous les défis auxquels nos membres sont confrontés de la part de leurs employeurs. Nos membres méritent mieux que d’être forcés de compromettre leur sécurité pour les profits du CN et du CPKC. Les demandes de ces entreprises menacent non seulement la qualité de vie de nos membres, mais aussi la sécurité de notre système ferroviaire, » a conclu M. Boucher.

Avec plus de 125 000membres, Teamsters Canada est le plus grand syndicat du pays dans le domaine du transport et de la chaîne d’approvisionnement. Il est affilié à la Fraternité internationale des Teamsters, qui représente plus de 1,2million de travailleurs en Amérique du Nord.

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Christopher Monette
Directeur des affaires publiques
Teamsters Canada
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